
Il faudrait croire vraiment que l’Homme avait eu, à en croire Ch.Darwin des ancêtres amphibiens, pour comprendre combien il se sent gai quand il commence à pleuvoir des cordes.
Un mien ami ne s’est pas empêché de remarquer la transformation et m’a fait part de sa remarque disant que la physionomie (rien à voir avec le boucher du même nom !) des gens commence à changer ,rien qu’avec les trois jours non successifs de pluie ,et il a ajouté que la pluie adoucit les mœurs ;chose vérifiable ajouta -t-il sur tous les éléments de la nature .Je l’arrêtai là de peur qu’il ne commence à m’entraîner dans des supputations de physiologistes dont on connaît le début mais sûrement jamais la fin .je lui parlai du bonheur des uns qui ne peut s’empêcher ,depuis que Dieu fit terre ,de faire le malheur des autres ,faisant valoir la souffrance des mal nantis dont les maisons ,toujours en pisé risquent de s’écrouler sur leurs têtes ;chose qu’il admit ,sans toutefois oublier de me rappeler le caractère immuable de cette loi de Dame nature ,indispensable ,d’après lui, à son équilibre .Nous en laissâmes là les préoccupations existentielles ,au cri d’un mendiant tendant sa main à vous toucher le nez qui ne cessait de répéter sa litanie ,je plongeai la mienne dans sa poche et lui soutirai en douce une pièce que je lui remis ensuite de pleine main ,qu’il s’empressa de regarder en faisant la moue,comme s’il la reconnaissait, avant de l’engouffrer dans la même poche géante alourdie de son reste de pantalon en psalmodiant des bénédictions concernant toute ma lignée. Mon ami ne lui donna rien, de peur dit-il de le gâter et de peur qu’il ne vienne à chaque fois lui demander, ajoutant qu’entre lui et ce quidam de mendiant il n’y a qu’une différence minime, celle de la patience que lui possède et l’autre pas .Il n’oublia pas de me reprocher d’avoir dérobé et remis son propre dirham au mendiant, quoi que dit-il cela m’ait amusé de te voir le cautériser avec sa propre graisse !!ha ha ha !
-Eh bien te voilà comblé maintenant que le PJD est au pouvoir, enchaînai-je, jouant sur sa bonne humeur pour le faire monter sur ses grands chevaux, tu pourras en offrir plein les yeux à tous ces conseillers des autres partis qui t’avaient toujours considéré comme la troisième roue du char, il est grand temps que tu leur montres de que bois tu te chauffes !
- Oui, dit il nous allons redresser l’atmosphère de ce pays, qui a toujours souffert des manigances des uns et des autres, il est temps que cela change ! …Si nous voulons encore nous tenir debout pour un certain temps que Dieu a déjà écrit là haut comme dirait le fataliste de Diderot.
-Ah tiens tu es le premier de ta tribu que j’entends citer une lumière de la bouche de quelqu’un venant d’un milieu taxé d’obscurité.
-Oui dit-il j’ai aussi étudié un peu de littérature française ,traduite bien sûr ,avec tous les obstacles que cela fait ,mais le français et moi il y a comme qui dirait la méditerranée !
-Pour sûr, rétorqué-je, ayant saisi au vol l’autre dimension de sa phrase à laquelle il n’avait visiblement pas songé …
J’aurais pu aussi saisir l’occasion et me porter fkih dans quelque pays du Golf, ajouta-t-il démarré, ou encore faire la Ômra chaque année pour aller mendier devant les lieux saints, comme l’ont fait certains et qui s’en ont fait une fortune qu’ils usent à corrompre les électeurs , mais non ! Moi je suis propre, j’ai décidé de travailler sur le terrain de ma misère pour y faire pousser des fleurs, et il n’y a pas d’autre engrais meilleur que la foi…
-Mais la conjoncture mondiale ne vous permet pas une grande marge de manœuvre ,vous êtes venus au mauvais moment ,ou plutôt au bon moment pour jouer le rôle de la botte dans la vase des eaux troubles ,et dés que l’onde sera plus limpide l’on vous relèguera aux oubliettes ,d’autant plus qu’on ne perd pas de temps à faire des quatre mains pour vous retracer les nouvelles limites ,plus élargies ,il est vrai mais qui n’en demeurent pas moins des limites !Les intempéries passeront et adieu la fête adieu le saint comme on dit !
-Pas sûr l’ami qu’il lança avec conviction, d’une part parce que rien ne sera plus comme avant, les meilleurs jours sont derrière nous pour un certain temps et les possibilité d’enrichissement à outrance sur le dos du contribuable se minimisent, les lacets du sac seront tendus à craquer et une meilleure gestion ne laissera que quelques fuites …
Un éclair le fit taire, prémonition divine ou simple hasard, personne ne pourra jamais le dire, cependant il reprit après avoir damné le diable trois fois de suite :
Laissons la politique de coté et parlons de la réalité de ce village qui risque de disparaître un jour puisqu’il se trouve sur le cours virtuel de l’Oued, une crue gigantesque et une bonne partie sera emportée par les flots .Il est grand temps que ce barrage tant annoncé et tant souhaité soit sorti du rêve pour se réaliser en béton armé.
-Tu me dis de ne pas parler de politique et voilà que tu retombes en plein dedans, la politique c’est les affaires de tout le monde et vice versae, et ce barrage est aussi un barrage politique, en béton bien armé qui ne laisse filtrer aucun projet d’utilité publique de grande envergure pour notre région.
-Ce sont les soi-disant représentants du peuple qui manquent de courage et n’ont jamais fait pression pour que cela se réalise .Ils s’en foutaient, s’en foutent ,et s’en fouteront toujours ,ça ne touche pas leurs intérêts immédiats ,ils n’ont pas d’autres préoccupations !Nous ,c'est autre chose!
Quoi ,tu ne vas pas prétendre me faire croire Qu'on va enfin voir cet édifice ?
-Pas obligatoirement ,mais tu en verras d'autres...
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